Forum Grand Ouest Energie – Climat (Chambres d’Agriculture)

5ème Forum Grand Ouest Énergie-Climat 1 et 2 février 2018 à Acigné (35) en Bretagne, organisé par les Chambres d’agriculture de Bretagne, Pays de Loire et Normandie

Pour cette nouvelle édition, le Forum valorisera les dynamiques territoriales au service de la transition énergétique et climatique.

Ci-dessous une contribution d’Arthur Riedacker à cet événement

L’agriculture de l’Ouest de la France face aux enjeux climatiques mondiaux

Arthur Riedacker
Co-prix nobel 2007 au titre du GIEC

Ce 5ème Forum montre que la chambre d’agriculture de Bretagne continue à prendre très au sérieux cette question. Dès 2009 elle s’est lancée dans la démarche Climagri de l’Ademe (élaboré par Solagro en 2009 sur la base de nos travaux de 2006 et du GIEC), pour évaluer les émissions de GES et les consommations énergétiques en agriculture au niveau territorial. Dans la foulée elle organisa le premier Forum à Pontivy en 2009, où nous avons présenté cette problématique.

Sous le Protocole de Kyoto les pays industrialisés devaient montrer la voie et réduire leurs émissions de seulement 5% entre 1990 et 2012. Avec l’Accord de Paris de 2015 les émissions nettes devront converger vers 2 t de CO2e par habitant ! Pour un Français cela suppose de les diviser par 4. S’appuyer sur les seuls progrès réalisables dans le secteur des énergies fossiles ne suffira pas : car il faudra laisser au moins les 2/3 des ressources fossiles connues sous terre d’ici 2050, tout en satisfaisant les besoins énergétiques d’une population mondiale croissante. Il est donc urgent de bien identifier, dans tous les pays, les actions de l’agriculture pour atteindre ces objectifs.

Dans le Grand Ouest il faudra continuer à réduire les empreintes territoriales des cultures alimentaires pour produire aussi des biomasses pour des biomatériaux, des biocarburants, des biomolécules, etc., donc produire autant ou encore un plus par hectare. Les cultures étant des bio-convertisseurs d’énergie solaire et de CO2, il ne faut pas, contrairement à ce qui est parfois suggéré, taxer les intrants pour lutter contre le changement climatique. Au contraire, il faut les subventionner raisonnablement sans nuire à l’environnement local.  Il faudra aussi diminuer l’empreinte territoriale des aliments du bétail produits localement ou importés, optimiser l’alimentation des ruminants et valoriser les déjections, pour produire des bioénergies, réduire les besoins en engrais de synthèse et in fine préserver la fertilité des sols. Les techniques, certes encore perfectibles sont désormais disponibles. La Bretagne semble avoir pris conscience de tous ces enjeux et défis.

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