A propos de la récente présentation de résultats de recherches concernant les OGM.


Contribution à la réflexion pour élargir le débat sur les OGM
par Arthur Riedacker [1]
24 Septembre, complétée le 8 Octobre 2012 (compléments en attente)

La présentation des expériences de l’équipe de M. Seralini a fait la une de la presse le jeudi 20 Septembre: C’est l’occasion de faire un point sur l’utilisation des produits phytosanitaire en agriculture et les OGM: de leurs  effets sur les rendements, sur la santé des hommes, sur l’économie et sur le rôle des organismes publics de recherches, donc sur les politiques à mener.

La tonalité des débats à propos de cette question n’est pas surprenante, puisqu’elle concerne la santé de chacun d’entre nous en tant que consommateurs, et bien évidement aussi les agriculteurs en tant que producteurs d’aliments et utilisateurs d’herbicides et de produits phytosanitaires.

Mais il faut aller plus  loin et clarifier un peu le débat sur le plan scientifique, sans oublier de prendre en compte les dimensions  historiques, économiques, politiques et géopolitiques.

Au cours de l’histoire les herbicides se sont révélés comme de précieux auxiliaires des agriculteurs. La destruction des plantes adventices concurrentes des céréales était devenue indispensable après l’abandon de l’agriculture itinérante sur abatis brulis des forêts. Ce dernier mode de culture, qui évitait d’avoir à désherber ; était encore pratiqué au début du XXème  en Finlande, dans les Ardennes et bien sûr sous les tropiques. Ceux qui ont encore enlevé manuellement les chardons des champs de blé en France au début des années 1950 se souviendront de la pénibilité de ce travail et de l’intérêt que présentait alors l’utilisation des herbicides. Désherber est essentiel pour obtenir de bons rendements. Ne dit-on pas par ailleurs qu’un binage vaut deux arrosages. Seuls ceux qui n’ont jamais manié une bêche l’ignorent ?

On découvrit alors que certains herbicides, comme l’atrazine utilisé dans les cultures de maïs,   étaient non seulement efficaces mais aussi toxiques et fortement rémanents. Ils descendaient lentement des couches superficielles des sols vers les nappes d’eau, et réapparaissaient quelques années plus tard dans l’eau. L’utilisation de l’atrazine finit donc heureusement par être interdite. D’autres produits remplacèrent ces premières molécules de synthèse.

Mais on connaissait, et on connait toujours très mal, les effets directs sur la santé et l’environnement  de ces produits, et encore plus mal  les effets indirects des produits issus de  la dégradation de ces molécules. Les recherches de ce type sont onéreuses, longues et également peu gratifiantes quand elles ne sont pas soutenues financièrement  et socialement[2].

En 1973 lors d’une réunion de l’IUFRO (Union  Internationale des  Instituts de Recherches Forestières) la Suède avait demandé que l’on étudie l’effet de l’utilisation des herbicides sur la santé des ouvriers forestiers qui en épandaient, et des colles  à bois sur la santé des ouvriers des industries du bois. La question était simplement et clairement posée. Comment fut-elle évacuée ? Le nouveau président américain de l’IUFRO[3] balaya alors cette proposition sous prétexte que cela  concernait tout l’environnement : l’expertise était par conséquent bien trop compliquée!

Faute de mieux il fallut attendre le Grenelle de l’environnement, en Septembre 2008, et le Plan Ecophyto 2018 recommandant la division par deux, d’ici 2018, des quantités de pesticides utilisées annuellement[4]! En 2009 la surface  agricole utile  (SAU) de la France  était de 27,5 millions d’hectares, et selon Eurostat le nombre moyen de doses homologuées utilisées par hectare (IFT[5]) était

  • de 3,8 pour les grandes cultures (sur 45% de la  SAU)
  • de 12,5 pour la vigne (sur 3% de la SAU)
  • de 17,3  pour les fruits, horticulture et autre  (sur 1,6% de la SAU)
  • de 0,4 pour les fourrages (sur 39% de la SAU)

Diviser l’emploi des pesticides par 2 d’ici 2018  est un objectif intéressant, donc à soutenir. Un millier de fermes écoles ont été  mises en place pour des formations d’agriculteurs. Les praticiens pensent cependant que cet objectif sera difficile d’atteindre sans pertes de productions. Ils craignent aussi que cela entraine des distorsions de concurrences si les pays voisins ne sont pas soumis aux mêmes normes! Il ne faut donc, sous aucun prétexte, diminuer les efforts, que ce soit au niveau de la recherche, de l’expérimentation ou de la formation.

Faut-il se tourner vers l’agriculture biologique ? Bien menée, sur des sols ni trop pauvres en éléments minéraux et en humus, et avec un bonne technicité, l’agriculture « bio » demanderait au moins 30% de superficie supplémentaire pour l’obtention de productions totales quantitativement  identiques. Pour les grandes cultures il faudrait donc au moins 3,7 millions d’hectares supplémentaires, environ 20%  de la SAU.

Cette superficie serait  à prendre sur des prairies ou des forêts[6]. En défrichant des forêts cela représenterait une perte potentielle annuelle de l’ordre de  0,5 milliards d’euros[7]. Et cela obligerait de recourir à plus d’énergie fossile ou nucléaire pour le chauffage dans l’habitat[8]. Par ailleurs la réduction des stocks de carbone en forêt  qui en résulterait engendrerait  une émission de 1,1 milliard de tonnes de gaz carbonique, l’équivalent de plus de deux années d’émissions de l’ensemble des gaz à effet de serre  de la France. Et si cette surface supplémentaire ne pouvait être obtenue par défrichement en France, il faudrait y diminuer la production de céréale d’environ 26 millions de tonnes ; cela représenterait environ 5,7 milliards €[9], soit près du dixième du déficit annuel de la balance commerciale de la France !

Il y a donc de bonnes raisons de préserver le niveau actuel de production[10], et même, si c’est possible, de l’augmenter à condition que ce soit de manière acceptable. Avec certains programmes d’amélioration du blé et d’orge rustique l’INRA a déjà réussi à sélectionner, sans recourir aux OGM, des variétés permettant d’obtenir des rendements identiques avec moins d’engrais et de traitements phytosanitaires. Cela permet déjà presque d’atteindre les objectifs fixées par le Grenelle de l’environnement pour 2018. Il faut donc explorer toutes les voies, alternatives comme celles utilisant des OGM, ou conventionnelles, paraissant prometteuses. Toutes les molécules des produits phytosanitaires n’ont pas les mêmes effets sur la santé. Il faudrait donc également mieux connaitre la gravité des perturbations endocriniennes occasionnées par les différentes molécules de synthèse, comme celles contenues dans les herbicides. Ces recherches, et la création des compétences nécessaires que cela requiert demandent du temps. Raison de plus pour s’y intéresser sans tarder.

Et les OGM dans tout cela ? 

C’est dans cette approche qu’il faut replacer le débat sur les OGM.  Si la culture de certaines plantes, par exemple de cacaoyer, pouvait permettre de prémunir les plantes contre certains parasites sans nécessiter de recourir  à des pesticides, tant mieux, a priori tout au moins pour les consommateurs de chocolat ! Cela permettrait de consommer moins de résidus de pesticides. On peut imaginer de créer  plusieurs sites de résistances sur les chromosomes pour éviter que les parasites dont il faut se protéger ne contournent la barrière ainsi crée.  Mais cela peut avoir d’autres conséquences. On s’est aperçu, par exemple en Chine et au Burkina Faso, que le coton OGM pouvait bien résister aux parasites. Cela permettait de réduire le nombre de traitements phytosanitaires. Mais l’absence de traitements a entraîné le développement d’autres parasites s’attaquant à d’autres plantes dans le voisinage. Décidément  les choses ne sont pas aussi simples qu’on pourrait le souhaiter.[11] Il faut donc créer des « zones refuges », avec du coton conventionnel, sur au moins 20% des superficies portant du coton.

Sur le plan politique on doit aussi ajouter quelques commentaires. Il faut tout d’abord rappeler que c’est sous la présidence de Bill Clinton qu’ont été développé aux Etats Unis les productions d’OGM via Monsanto. Et cela sans mise en place de contrôles scientifiques publiques suffisants. Ce qui a permis à cette multinationale étatsunienne d’acquérir une place dominante dans le monde.  De telles recherches devraient évidemment  être menées par des organismes publics[12]. A la différence des entreprises privées, celles-ci n’ont en principe pas d’objectifs immédiats de rentabilité susceptibles de justifier des mises prématurées sur le marché de graines OGM[13] ! Il n’y a aujourd’hui pas de menaces de famines dans les pays développés. Et dans les pays les moins avancés la sécurité alimentaire pourrait souvent être sérieusement  améliorée avec les techniques agronomiques  déjà connues.

Dans les années 1920 on n’avait pas encore redécouvert les lois de Mendel. Même les ouvrages français parlaient alors d’hérédité des caractères acquis, comme  tous les néo-lamarkiens de l’époque. Michurin[14] était aussi de cet avis. Cela n’a cependant pas pu être vérifié. Lysenko avait prétendu que cela marchait. Mais pour cela il a dû falsifier les résultats ! Les généticiens classiques de l’URSS,  qui étaient alors sans solution miracle pour résoudre le problème (bien réel sous Staline) de la faim,  furent de ce fait mis sur la touche. C’est ainsi que l’URSS a perdu 50 ans dans les recherches génétiques,  en particulier dans le domaine de l’amélioration végétale. (cf. à ce propos l’excellent livre, quoique déjà ancien, de Dominique Lecourt[15]).

N’y a-t-il pas des risques du même genre aujourd’hui en France. N’y a-t-on pas  diabolisé les recherches sur les OGM ? D’aucuns n’ont-ils pas arraché des plants de vignes à l’INRA de Colmar[16] et détruit des plants de coton Bt au Cirad de Montpellier ?  Comment la recherche peut-elle dans ces conditions se poursuivre ? Comment cela peut-il encourager des jeunes chercheurs à travailler dans ce domaine[17] ? Cela ne va-t-il pas plutôt les encourager  à s’expatrier pour conduire les recherches ailleurs, dans les organismes de recherches internationaux ou aux Etats-Unis ? A-t-on besoin de ces fuites de cerveaux ?
Il est non seulement  normal, mais encore tout à fait souhaitable que l’on communique les résultats obtenus. L’important est d’indiquer la méthodologie pour que cela puisse être reproduit. C’est la b, a,  ba de la science. Cette posture est bien  évidemment différente de la militance contre les biotechnologies[18]. Elle se distingue aussi des approches scientistes de certains pour qui les résultats des recherches ne peuvent plus être améliorés ni  précisés, et encore moins être remis en cause.

Qu’on se souvienne des travaux de Flemming sur l’effet antibiotique de la pénicilline. Comme cela allait à l’encontre des opinions dominantes de l’époque  ses publications ont d’abord été refusées. Heureusement qu’on n’est pas resté là…. Car on a pu vérifier la validité de ses conclusions.

Dans les années 1970 un  certain « professeur ( ?) » Kervran parlait de transmutation du calcium en potassium. Cela devait permettre de se dispenser d’apports de potassium au champ.  Ses conclusions étaient très connues  de tous les adeptes de l’agriculture biologique.  Quand on a voulu reproduire ses essais on n’a pas pu le faire…Mais personne (ou presque) n’en a parlé.

Si nous soulignons cela c’est aussi parce que nous pensons qu’il est très important de distinguer les effets des pesticides (qui a envie de manger des molécules nocives pour sa santé ?) des effets des engrais minéraux. Or l’agriculture biologique renonce dogmatiquement aux uns et aux autres. Cela peut servir à faire des progrès dans les connaissances sur les mécanismes biologiques. Mais au niveau mondial  nous ne pensons pas que l’avenir réside dans le « bio », contrairement à ce qui est parfois affirmé, mais dans la « production d’aliments non nocifs pour la santé », en quantités suffisantes, si possible dans tous les pays.
Il y a quelques années des chercheurs allemands,  d’un prestigieux institut, prétendaient que les parties aériennes des plantes émettaient du méthane et que cela renforçait l’effet de serre[19]!  On les a vite oubliés.

Paul Crutzen – chimiste et prix Nobel pour ses travaux sur les CFC, mais pas agronome-  avait également publié au début des années 2000, avec d’autres collègues, un article dont les grands quotidiens s’étaient empressés de reprendre les conclusions  afin de démolir les biocarburants. Or cet article a ensuite été tellement critiqué par la communauté scientifique que les auteurs ont dû en publier un second, dans la même revue scientifique,  pour reconnaître une partie seulement de leurs erreurs.  Les grands quotidiens ont évidemment superbement ignoré ce deuxième article.

On pourrait citer toute une série de prétendues connaissances scientifiques qui sont véhiculées par les uns et les autres et par divers médias, en particulier par certains  journaux  très friands  de nouvelles sensationnelles.

La déontologie voudrait que, quand il y a des expériences ou des conclusions ensuite démenties – parfois par les mêmes chercheurs, le plus souvent  par d’autres chercheurs –  ces mêmes journaux accordent la même place aux démentis. C’est malheureusement trop rarement le cas.

Alors revenons sur la question très sérieuse des OGM. Mais il faut ici souligner au préalable  qu’il y a bien d’autres applications des techniques à OGM que le développement de plantes résistantes à certains herbicides dont il est question ici. Comme toujours il peut y avoir des applications intéressantes, et d’autres à éviter, ou même à interdire. Attention donc aux amalgames !  N’oublions par ailleurs pas non plus que les  biotechnologies couvrent un large spectre de technologies, allant des plus anciennes, comme le bouturage, aux OGM, en passant par des cultures de méristèmes sans lesquelles on n’aurait pas pu produire dans le passé des pommes de terres, des fraisiers et bien d’autres plantes indemnes de virus, donc toujours aussi  productives.

Ce n’est évidemment pas le moment de baisser les bras pour cette question des OGM résistants aux herbicides. La nocivité des produits phytosanitaires, d’ailleurs même sans OGM, peut-être bien réelle. Il conviendrait donc, entre autre, d’étudier plus spécifiquement les impacts endocriniens des différentes molécules. Ceci afin de produire des aliments «non nocifs pour la santé », si possible sans baisses significatives des rendements ni augmentations trop importantes des coûts de production. Abandonner ces objectifs pourrait en effet, favoriser le recours à l’agriculture bio, pour les plus riches ! Les autres continueront-ils alors à acheter des fruits sans taches, mais sans savoir combien de pesticides ils contiennent ? Cela suppose donc non seulement des recherches quantitatives et qualitatives, mais aussi des efforts de pédagogie en direction des consommateurs et des producteurs.

Si ce maïs OGM abreuvés d’herbicides à des effets sur la santé, comme semble le laisser entendre les expériences venant d’être publiées par l’équipe de M. Seralini, il faut évidemment  l’interdire comme l’a souligné le Premier Ministre.

Mais cela ne règle pas tout. Plusieurs commentateurs ont indiqué que pour le moment il était trop tôt pour en dire plus. Sur le détail sans doute. Il faut d’abord répéter les expériences. On ne peut pas, comme semble vouloir le faire l’agence européenne EFSA, balayer d’un revers de main les questions qui se posent après de tels résultats et que se pose légitimement le public. Les tenants des sciences dures ne peuvent donc pas se désintéresser de ces questions, même s’ils ont la conviction que les inquiétudes ne sont pas justifiées. D’ailleurs dans ce cas, pourquoi ne pas faire les vérifications qui s’imposent. A défaut, on aurait de bonnes raisons de s’inquiéter.

Cela suppose aussi, pour maîtriser réellement ces questions, des politiques de recherche à long terme, préservant ou développant sérieusement les capacités de recherches qui s’imposent. Il faut certes tenir compte des contraintes budgétaires. Ce n’est cependant pas avec  des soutiens ponctuels, comme ceux que peuvent apporter l’Agence Nationale pour la Recherche ou l’Union européenne, qu’on y parviendra. Il faut que les organismes publics soient encouragés à développer de telles recherches et à créer des postes en ayant réellement les moyens de le faire. Faut-il ajouter à cela que les veilles et méta-études sur ces questions sont certes indispensables, mais ne sauraient suffire ?

De tout cela on parle trop rarement dans les journaux. Evidemment pour certains d’entre eux  il est « plus politiquement correct » de diaboliser l’augmentation des postes dans la fonction publique. Dans certains domaines, comme celui évoqué ici, la société aurait pourtant bien besoin de davantage de recherche publique et indépendante, ce qui ne doit pas empêcher la  coopération avec les entreprises privées. Ce n’est donc évidemment pas seulement, comme on a pu le lire, une question de rapport entre l’argent et la vérité. Ce serait bien trop simple !


[1] Directeur de recherche honoraire de l’INRA, Président de l’Institut Oikos,  une ONG scientifique et technique pour le développement soutenable et durable. (www.institut-oïkos.org)

[2] Comme  les chercheurs du public sont mal payés en début de carrière et soumis périodiquement à des évaluations académiques,  ceux-ci se reportent naturellement sur des thématiques plus gratifiantes pour l’avancement. Les chercheurs n’entrent évidemment pas en religion quand ils choisissent cette carrière.

[3] L’Union Internationale des Institut de Recherches forestières est maintenant une ONG scientifique et technique plus que centenaire.

[4]  Site  du Ministère de l’Agriculture www. http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Analyse/  :

La réduction des usages des pesticides : le plan Ecophyto 2018  Le rôle des indicateurs d’utilisation pour évaluer l’atteinte des objectifs.  Analyses Prospectives et Evaluations  N°4 Février 2009 . 4 pages

Site de l’INRA www.inra.fr : (1) Pour une agriculture économe en pesticides INRA Alimentation et Environnement Janvier 2010 N° 17, 4 pages, avec la présentation d’Yves Lebars : « Ecophyto : une étude innovante » où l’on indique que ce travail d’ingénierie a été organisé par groupes d’experts et accompagné d’un dialogue avec les acteurs dans le cadre d’un comité d’orientation (présidé  remarquablement -c’est nous qui soulignons- par Yves  Lebars, ancien directeur de l’ANDRA et du CEMAGREF). L’étude a permis de caractériser un état initial de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture et d’identifier des marges de progrès pour concevoir, diffuser de nouveaux systèmes de culture à la fois compétitifs et économes en intrants ».

[5] Ce qui évidemment ne dit rien sur la toxicité des diverses molécules !

[6] La surface forestière est actuellement de l’ordre 15 millions d’hectares, un peu moins si on ne compte que les forêts productives.

[7] Pour une baisse de récolte potentielle d’environ 20 millions de m3 de bois (bois de chauffage compris) et  un prix de 25 € par m3.

[8] Cf. article à paraître sur le site www.institut-oikos.org

[9] Au prix de 220 € la tonne de céréale

[10] Entre  1950 et 2000 on a multiplié la production de céréales par 4, sans augmenter les surfaces ! Avec les rendements de 1950 il aurait fallut, soit diviser la production de céréales par 4, soit  défricher toutes les forêts de France (ce qui aurait conduit à 8 années d’émissions nationales de gaz à effet de serre !).

[11] Ce qui n’empêche pas les producteurs de soja dans le Mato Grosso au Brésil de qualifier le soja OGM de cultures  « durables » (sustentavel)

[12] Le recours aux OGM n’est pas toujours nécessaire, mais peut parfois permettre de faire progrès plus rapidement que par les voies classiques.

[13] De plus la communauté  internationale n’aurait, me semble t-il, jamais dû accepter le brevetage du vivant, ni l’appropriation du vivant par des compagnies privées. Il faut bien sûr préserver les intérêts des entités qui font de la recherche –sinon celle-ci s’arrête – et celle des entreprises qui prennent le risque de fabrication. C’est à cette fin que les Vénitien ont inventé dès le 15ème siècle le brevet qui couvrait à la fois l’invention et l’innovation dans l’intérêt de la République de Venise, ainsi que  le copyright afin de protéger les investissements réalisés par les imprimeurs qui assemblaient des lettres en  plomb pour éditer  des ouvrages écrits dans l’Antiquité, et pour lesquels il n’y avait évidemment pas de droits d’auteurs.

[14] Un sélectionneur des plantes russe (1855 – 1935), membre des Académies soviétiques des sciences et de l’agriculture.

[15] Lysenko. Histoire réelle d’une science prolétarienne, Librairie François Maspero, 1976

[16] Ce que la présidente de l’INRA a vivement dénoncé en son temps dans le journal «Les Echos ».

[17] En 1995 un professeur d’une université allemande nous avait signalé, lors de travaux sur l’énergie, que compte tenu de l’opinion générale en Allemagne sur le nucléaire on ne trouvait plus de bons étudiants pour s’intéresser à cette filière. A terme cela pourrait même, expliquait-il,  devenir dangereux  pour le nucléaire en Allemagne !

[18] Le CRIIGEN, qui a soutenu ces recherches, se définit sur son site internet, « comme  un groupe unique et international d’experts ayant une approche transdisciplinaire sur les bénéfices et les risques du génie génétique, et sur les alternatives. Il est indépendant des compagnies de biotechnologies et promeut les contre-expertises ». Sauf erreur, ce n’est donc pas, comme annoncé dans la presse, « une association qui milite contre les biotechnologies ». On imagine en effet mal de pouvoir abandonner les recherches sur le génie génétique et les biotechnologies ! Mais cela fait sans doute plaisir à certains lecteurs…

[19] D’ailleurs en regardant les concentrations de méthane mesurées  au-dessus de l’Amazonie  on pouvait bien voir qu’il y en avait très peu, sauf dans les zones où l’on produit également du riz inondé,  dont on sait bien qu’elles  dégagent du méthane à cause des fermentations se produisant dans les sols  naturellement insuffisamment aérés!

 

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